Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/50

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« l’armée de Mayence, »[sic] dont la barbarie a laissé en Bretagne, comme en Vendée, de sinistres souvenirs, et aussi des Contre-Chouans. On appelait Contre-Chouans des compagnies recrutées au bagne et se livrant, par ordre, au pillage et à toutes sortes de cruautés, pour dépopulariser dans les campagnes les défenseurs réels de la Société. Ils étaient encore désignés sous le nom de Cent-Sols, à cause de l’assignat de cinq livres qui était leur paye journalière. Ils n’avaient, comme les Chouans, aucun uniforme particulier ; ils portaient même des scapulaires, des cocardes blanches à l’occasion, de façon à tromper les honnêtes gens, au premier abord, et à se faire considérer comme de vrais Chouans.

Ces misérables commirent sur leur passage les crimes les plus horribles.

Les chefs royalistes, instruits de cette infernale machination, dont ils comprenaient parfaitement le but, avaient donné l’ordre de poursuivre partout ces sauvages coquins et de les fusiller sans pitié.

C’est en exploitant pendant un demi-siècle les infamies de ces scélérats que des historiens diffamateurs, appartenant au parti de la Révolution, ont pu réussir à représenter la Chouannerie sous la hideuse couleur du brigandage organisé. Les faits démontrent heureusement combien est mal fondée une telle appré-