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tôt de son lit, il poussa vivement la targette de la porte, où déjà les assassins étaient arrivés.

Ceux-ci, furieux de trouver un obstacle, se préparèrent à enfoncer cette porte. Alors Le Gris, seul, s’élança par une fenêtre, sans accident, heureusement, et parvint à leur échapper.

Les meurtriers, entrant dans la chambre et trouvant la croisée ouverte, tirèrent dans l’obscurité de la nuit. On aperçoit encore les traces des balles.

Voyant sa vie ainsi menacée, M. Le Gris résolut de quitter immédiatement Boscenit et d’aller habiter Saint-Brieuc même. En conséquence, il prévint les autorités, obtint leur acquiescement, et loua une maison dans la rue des Bouchers, en cette ville. Déjà sa femme y était arrivée avec une partie de leur mobilier, lorsqu’en traversant Moncontour, avec le reste, M. Le Gris fut arrêté, le 21 vendémiaire an VI (septembre 1796[sic]).

Il y fut « mis en charte privée par l’officier commandant de la troupe qui s’y trouvait cantonnée. Le 22, il fut conduit devant l’Administration centrale du département des Côtes-du-Nord, qui prit un arrêté portant qu’il serait traduit devant le conseil de guerre de la 13e division militaire séant à Saint-Brieuc[1]. »[sic]

  1. Extrait du mémoire de MM. Lanjuinais et Le Grand, avocats