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enfin, le jugement de la commission militaire et les mémoires écrits à cette occasion par MM. Lanjuinais et Le Grand, avocats à Rennes.

Pour mettre le lecteur à même d’apprécier des faits qui préoccupaient très fortement l’opinion publique à cette époque, et ont encore laissé des souvenirs dont les derniers échos datent à peine de quelques mois, je vais d’abord reproduire les noms des personnes mises en détention le 21 vendémiaire, an VI (septembre 1797[sic]), et jugées le 16 messidor de la même année. Ce jugement, la seule pièce authentique existant aujourd’hui, probablement, est écrit en entier de la main du greffier du conseil de guerre, Laurent Poulain-Corbion, signé par lui et timbré du cachet de la commission militaire. Ce fut au bout de dix longs mois environ de captivité, nécessaires pour exalter l’opinion et la préparer aux exécutions perfidement méditées, que l’on consentit enfin à réunir le conseil de guerre pour juger les prisonniers de la grande conspiration des Côtes-du-Nord, découverte par la vigilance des grands patriotes chargés de l’administration du pays.

Voici des extraits de ce jugement :

« Ce jourd’hui, seize messidor, an VI de la République française une et indivisible, aux six heures du matin.