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différentes de celles qu’on leur a imposées au moyen-âge dans le pays de Galles.

Tout en observant que « c’est là évidemment une question purement galloise, et dont nul étranger ne saurait se faire juge, » l’éminent philologue genevois l’a tranchée. N’était-ce pas aller un peu vite en besogne ? A d’autres philologues non moins compétents la question n’a point paru aussi facile à résoudre. J’en ai trouvé de fort hésitants ; à plus forte raison ai-je hésité moi-même.

Il n’y avait que trois partis à prendre ;

Ou extraire de l’ouvrage imprimé de Myvyr les textes rajeunis des Bardes, et se borner à en donner une nouvelle édition expulsée des fautes grossières dont elle fourmille, — travail de copiste que le premier venu pouvait entreprendre ; —

Ou choisir le manuscrit le plus ancien du moyen-âge de chacun des grands poètes du VIe siècle, et le reproduira fidèlement, en l’éclairant à l’aide de variantes fournies par d’autres manuscrits. Telle avait été naturellement ma première idée, et j’avais copié dans ce but les poèmes contenus dans ce volume. Si j’y ai renoncé, c’est qu’à la réflexion il m’a paru que des copies postérieures de sept, huit et même neuf cents ans aux œuvres originales ; des copies où la vieille orthographe et le style primitif ont été plus ou moins défigurés par un système arbitraire de l’invention des Gallois, ne pouvaient former la base légitime d’une édition vraiment historique des Bardes.

Restait une dernière combinaison, consistant à