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l’allure véhémente unie au sentiment de la couleur ; mais le maître à tous, c’est toujours Diderot, le créateur du genre.

Il semble que ce qu’il a écrit soit fait d’hier. Si un médium pouvait évoquer au Salon ce grand esprit, cela donnerait une terrible sensation aux artistes et à ceux qui les régentent. Il apporterait d’excellents avis.

« Artistes, dirait-il, si vous êtes jaloux de la durée de vos ouvrages, je vous conseille de vous en tenir aux sujets honnêtes. »

Dans les arts, comme dans les lettres, chacun a le droit d’exprimer son sentiment ; mais heureux, mille fois heureux les amateurs qui cherchent l’occasion d’admirer, en demandant aux ouvrages de l’art ce qu’ils ont de meilleur, ce quelque chose qui touche et se grave dans notre esprit !

Vous gardez d’un opéra des airs, des mélodies ; eh bien ! sachez trouver pareillement, dans la peinture, quelque chose qui se puisse emporter, quelque chose qui s’adapte à votre âme, à vos souvenirs, à vos rêves. Cherchez bien, et vous trouverez. Prêtez-vous à l’attraction de l’œuvre ; feuilletez-la comme on feuillette un livre ; isolez-vous dans le cadre : le calme est nécessaire pour bien goûter la peinture.