Page:Kindt - Pour se damner.djvu/90

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des sequins étaient piquées dans ses cheveux.

Paul resta frappé de surprise, s’avouant qu’il n’avait jamais vu de femme aussi parfaitement belle ; il la contemplait depuis quelques secondes à peine, lorsqu’il entendit dans l’escalier la voix de Jean Hérot. Ne voulant pas être pris en flagrant délit d’indiscrétion, il sortit du réduit où le peintre mettait sécher ses couleurs, et laissa retomber le rideau de velours.

Jean entra, suivi de sa maîtresse, mais bientôt il ressortit pour une affaire pressée laissant Paul et Eveline ensemble.

Alors, le jeune homme, souriant et un peu troublé, s’approcha de la petite fille et, lui montrant de la main la tenture sombre :

— Je l’ai vu ! fit-il à voix basse, elle est bien belle. Dites, Eveline, qui est-elle ? d’où vient-elle ?

La jeune femme le regarda un instant avec un sourire moqueur, puis, après avoir passé sa tête rieuse à travers la portière, elle revint vers Paul.