chaîne, il arrivait qu’un chaudron, pris par quelque cuisinier de navire au bazar de Bhendy, pouvait aller finir ses jours sur une lampe à graisse, quelque part du côté le plus frais du Cercle Arctique.
Kadlu, bon chasseur, était riche en harpons de fer, en couteaux à neige, en dards pour prendre les oiseaux, et en toutes sortes d’autres choses qui facilitent la vie là-haut dans le grand froid ; de plus, il était chef de sa tribu, ou, comme ils disent, « l’homme qui la connaît dans les coins par la pratique ». Cela ne lui conférait aucune autorité, sinon que, de temps en temps, il pouvait conseiller à ses amis un changement de terrains de chasse ; mais Kotuko, lui, en profitait pour régenter un peu, à la façon nonchalante des gras Inuit, les autres jeunes garçons, quand ils sortaient la nuit pour jouer à la balle au clair de lune ou chanter la « Chanson de l’Enfant », à l’Aurore Boréale.
Mais à quatorze ans un Inuit se sent un homme, et Kotuko en avait assez de fabriquer des pièges pour les oies sauvages et les renards bleus, et trop d’aider les femmes à mâcher les peaux de phoques et de rennes (ce qui les assouplit mieux qu’aucun autre procédé) tout le long du jour, tandis que les hommes étaient dehors à la chasse. Il voulait aller