Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/253

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désire passer sur l’autre rive. À la bonne heure ! À la bonne heure, mon roi ! Traverse jusqu’au milieu, mahoudji, et vois ce que dit la rivière. À la bonne heure, Ram Pershad ! Perle des éléphants, va dans la rivière ! Tape-lui sur la tête, imbécile ! Crois-tu que l’aiguillon soit fait uniquement pour te gratter le dos avec, gros bâtard ? Frappe ! frappe ! Que sont les rocs comparés à toi, Ram Pershad, mon Rustum, ma montagne de force ? Entre dans l’eau ! vas-y !

Non, sahib ! C’est inutile. Vous n’avez qu’à l’entendre barrir. Il annonce à Kala Nag qu’il ne peut pas traverser. Voyez ! il a fait demi-tour et il secoue la tête. Il n’est pas bête. Il sait ce que la Bahrwi veut dire quand elle est en colère. Aha ! Certes tu n’es pas bête, mon enfant ! Salaam, Ram Pershad, bahadur[1] ! Mène-le sous les arbres, mahout, et veille à ce qu’il ait sa dose. À la bonne heure, toi le plus grand de tous les porte-défenses. Salaam au Sirkar et va te coucher.

Ce qu’il y a à faire ? Le sahib doit attendre que la rivière baisse. Elle décroîtra demain matin, s’il plaît à Dieu, ou après-demain au plus tard ! Mais pourquoi le sahib se met-il ainsi en colère ? Je suis son serviteur. Devant Dieu, ce n’est pas moi qui ai

  1. Très grand.