Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/82

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« — En route, Mulvaney, que me dit Croque ; vous croyez-vous au conseil de guerre ?

« Tous deux nous retournâmes ensemble dans la mêlée. Les Pathans résistaient encore. Mais ils n’étaient plus par trop impertinents, car les Tyrone s’exhortaient l’un l’autre à se souvenir de Tim Coulan.

« Croque s’arrêta en dehors de la bagarre et regarda de tous côtés d’un air inquiet.

« — Qu’est-ce qu’il y a, monsieur ? que je lui dis. Vous cherchez quelque chose ?

« — Où y a-t-il un clairon ? qu’il dit.

« Je m’avançai dans la foule — les nôtres étaient en train de reprendre haleine derrière les Tyrone qui se battaient comme des damnés — et je rencontre bientôt le petit Frehen, notre jeune clairon, qui fourgonnait de son mieux dans le tas avec un fusil et une baïonnette.

« — Ça t’amuse, mon agneau ? On dirait que tu es payé pour ça ? que je lui dis, en l’attrapant par la peau du cou. Allons, laisse ça et occupe-toi de ton devoir, que je dis.

« Mais le gosse n’était pas content.

« — J’en ai attrapé un, qu’il dit, en grimaçant, un gros comme toi, Mulvaney, et bien moitié aussi laid. Laisse-moi en attraper un autre !

« Cette remarque personnelle m’avait déplu ;