Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de progresser rapidement vers une issue fatale. Après quelques jours de maladie, l’entourage fut étonné de voir la patiente expectorer avec les glaires des concrétions calcaires d’un volume extraordinaire ; il y avait des boules de la grosseur d’une amande, même d’une noix, et dont la pauvre enfant ne se débarrassait qu’avec les plus pénibles efforts ; ces concrétions pouvaient peser environ 400 grammes. Comme la patiente n’avait pris aucune autre préparation calcaire hormis l’eau de Mondorf, il serait à mon avis difficile de refuser à celle-ci son intervention dans la production de dépôts calcaires aussi considérables, et dont la formation a dû certainement coïncider avec l’usage régulier de cette eau si riche en sels calcaires.

Il conviendrait en troisième lieu d’examiner la question climatologique, puisque des statisticiens prétendent avoir trouvé qu’à une certaine altitude (1500 pieds au centre de l’Europe, 10,000 pieds pour les contrées équatoriales) il n’existait que peu ou point de tuberculose. Ces chiffres n’ont cependant rien de positif et ne supportent pas une critique approfondie. Ils expriment tout bonnement le fait connu que les montagnards, quoique pauvres, vivent dans de meilleures conditions hygiéniques que les habitants de la plaine ; ils sont chasseurs, pâtres, tous métiers qui n’engendrent pas la phthisie. Il y a donc là-dedans plus qu’une question d’altitude ; car les marins et les habitants des bords de la mer montrent aussi une grande immunité à l’égard de la phthisie, malgré qu’ils habitent la plus basse région du sol terrestre. On peut donc admettre, avec la plus grande vraisemblance, que partout où la population est très dense et les conditions hygiéniques mauvaises, la contagion par le virus phthisique sera plus facile, et les causes prédisposantes plus nombreuses et plus efficaces. Les grands centres, Vienne et Bruxelles notamment, se distinguent par une statistique spécialement désastreuse sous ce rapport. Il convient de rappeler à cette place la fondation des Sanatoriums, tels qu’ils existent dans les montagnes du Taunus, à Davos, à la côte de la mer du Nord, à Torquay, à l’île de Wight, etc. On sait que le