Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/14

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montrait quelquefois de gaîté, d’abandon et d’étourderie, autant on le trouvait dans d’autres momens sérieux et renfermé : tantôt il était content de lui-même, se réjouissait de ses progrès ; tantôt il se détestait, s’accusait d’être inutile et incapable, et il voulait obtenir en peu de temps et de vive force, ce que la patience, la persévérance et la résignation peuvent seules gagner de l’esprit le mieux doué.

Celui qui dans un tel état de trouble moral a besoin de lutter avec les autres et avec lui-même, perdra bientôt toute règle de conduite. Ce zèle qui, justement parce qu’il le poussait souvent trop loin, l’abandonnait quelquefois tout-à-fait,