Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/26

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un livre inintelligible,… ne sommes-nous pas forcés par une loi de la nature à l’aimer ? Nous devons trembler devant l’anéantissement, qui cependant ne peut pas être si pénible que l’est bien souvent l’existence. Plus d’un mortel qui gémit sur le triste don de la vie, est obligé de l’entretenir en mangeant et en buvant ; de prendre garde que cette flamme ne s’éteigne pour ne plus se rallumer… cela n’est-il pas bien obscur ? Patience : il n’en sera pas toujours ainsi.

Patience !… le Ciel peut-il l’attendre de l’homme à qui il a donné un cœur plein de désirs ?… Ah ! des distractions, des distractions !… Oh ! si la vérité des recherches et de