Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/28

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nous, c’est assez. — Jouir de la vie aussi long-temps que notre cœur bat, faire quelque bien à ce qui nous entoure, parce que c’est aussi une jouissance ; travailler afin de pouvoir jouir, donner la vie à d’autres ; afin qu’ils fassent de même et que la race se perpétue ; — et puis mourir. — Celui qui fait cela et rien de plus, a reçu du ciel l’explication d’un mystère…

« Oui, ce serait folie de ne pas vivre pour le quart d’heure présent, pour l’instant où nous nous trouvons. Jouir, c’est le prix de la vie ! Oui vraiment, si nous n’étions jamais joyeux, ne pourrions-nous pas avec justice demander au créateur : Pourquoi nous l’as-tu don-