Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/32

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à Berne, à Thoun, et traversant le pays de Vaud, ils se rendirent à Genève puis à Paris par Lyon.

Durant ce voyage, le poète montra souvent le désaccord de son âme, maladie qui fut toujours visible dans toutes les situations de sa vie et dans tous ses plans. Il était parfois saisi d’une humeur noire qui le maîtrisait entièrement, et à Paris cette lutte intérieure augmenta tellement, qu’il se sépara tout-à-fait de son ami. Dans son désespoir et son dégoût de lui-même et du monde, il brûla tous ses papiers, et détruisit aussi pour la troisième fois les tragédies qu’il avait commencées avec tant de plaisir. Ainsi troublé, il quitta