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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/113

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nemens qui en avaient été la suite. Le comte se frappa le front avec désespoir.

« Pourquoi avoir mis tant d’obstacles sur notre chemin ? s’écria-t-il. Si nous étions mariés, toute honte eût été effacée, et ce malheur évité.

— Comment ! reprit le maître des forêts, seriez-vous assez insensé pour vouloir être l’époux de cette indigne créature ?

— Elle est plus estimable, répondit le comte, que tout le monde qui la méprise. Je crois tout-à-fait ce qu’elle dit de son innocence, et dès aujourd’hui je me rends à V… pour lui renouveler ma proposition. » Puis saisissant son chapeau, il salua le grand-forestier qui pensa qu’il avait perdu la raison, et s’éloigna.

Se faisant aussitôt amener un cheval, il partit pour V… Lorsqu’il fut