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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/143

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d’elle, et celle-ci, tombant à ses pieds, le combla de ses caresses. Alors madame de Géri reprenant la parole :

« C’est bien, dit-elle ; tout ce qui lui arrive, il l’a mérité ; maintenant il reviendra à la raison. » Et sortant de la chambre, elle les laissa seuls.

Sitôt qu’elle fut dehors, elle sécha ses larmes ; pensant aux dangereuses suites que pouvaient avoir pour le commandant d’aussi fortes émotions, elle résolut de faire appeler un médecin si cela devenait nécessaire, puis se rendant elle-même à la cuisine, elle fit préparer pour le souper tout ce qu’elle put imaginer de plus réconfortant et de plus adoucissant, fit chauffer son lit pour l’y faire mettre sitôt qu’elle le verrait paraître donnant la main à sa fille, et enfin, tout étant prêt, elle retourna dans l’appartement de la marquise voir ce qui s’y