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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/152

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consolez ma fille ; nous sommes tous réconciliés, tout le passé est oublié. »

Le comte se leva en pleurant ; il se jeta de nouveau aux pieds de la marquise, prit doucement ses mains dans les siennes, comme s’il eût eu peur de les souiller. Mais celle-ci se levant :

« Allez ! allez ! s’écria-t-elle ; j’attendais un homme corrompu, mais non un… diable ! » Puis ouvrant la porte, et le fuyant comme un pestiféré, elle dit : « Qu’on appelle le commandant.

— Juliette ! » dit madame de Géri surprise.

La marquise promenait ses regards, où se peignait l’égarement, tantôt sur le comte, tantôt sur sa mère ; sa poitrine se soulevait avec peine ; sa figure était brûlante ; l’aspect d’une furie n’est pas plus affreux.

Le commandant et le grand-forestier vinrent. « Cet homme, mon père,