Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/19

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il fit appeler le prince Christiern de Meissen et lui demanda où en était l’affaire du maquignon. Celui-ci lui répondit que le conseiller Eibenmayer était parti pour Vienne, selon ses ordres, dès l’arrivée du savant avocat que l’électeur de Brandenbourg avait envoyé à Dresde pour attaquer le gentilhomme au nom de Kohlhaas ; et comme le prince montra du mécontentement de ce que l’on eût suivi ses ordres si ponctuellement, il ajouta que le conseiller s’était empressé d’accuser Kohlhaas, devant la cour de Vienne, d’avoir troublé la paix du royaume, afin de prévenir la condamnation qui était près d’accabler le gentilhomme de Tronka.

L’électeur, se tournant pour cacher au prince Christiern ce qui se passait dans son âme, avoua qu’il n’avait rien à redire à cela ; et après lui avoir de-