Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/20

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mandé avec indifférence ce qui s’était passé dans la ville pendant son absence, il le congédia.

Le même jour il écrivit à l’empereur une lettre particulière pour le supplier de la manière la plus persuasive, pour des raisons qu’il lui dirait plus tard, de vouloir bien lui faire la grâce d’ajourner le procès de Kohlhaas.

L’empereur lui répondit que le changement survenu dans ses désirs l’étonnait au-delà de toute expression ; mais que le maquignon étant cité au tribunal de l’empire comme perturbateur de l’ordre établi, lui, qui en était le chef, l’avait déclaré digne de toute la sévérité des lois, et qu’il venait d’envoyer l’assesseur de la cour, Franz Muller, à Berlin, pour faire accomplir son jugement.

Cette lettre abattit entièrement le