Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/21

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courage du prince, et il perdit tout espoir en recevant la nouvelle que Kohlhaas avait été condamné à mourir sur l’échafaud. Ne pouvant supporter l’idée de perdre à jamais cet homme, il écrivit au prince de Brandenbourg qu’il ne comprenait pas que le maquignon fût condamné à mort. Il l’assurait que, malgré la sévérité avec laquelle il avait été traité en Saxe, il n’avait jamais eu l’intention de le faire mourir, et qu’il serait inconsolable si la faveur qu’il croyait lui avoir accordée en consentant à ce qu’il fût jugé à Berlin, le conduisait à un sort plus funeste.

L’électeur de Brandenbourg lui répondit que l’intervention de l’empereur dans cette affaire ne lui permettait plus d’adoucir le sort de Kohlhaas, et que les progrès de Nagelschmidt, dont les forces augmentaient