Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/126

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Ce calme, cette apparente indifférence lui parut le comble de la ruse et de la dissimulation. À peine fut-elle partie que, courant chercher quelques clefs, il ouvrit secrètement la porte de cette chambre, après avoir jeté des regards scrutateurs de tous côtés aux alentours. Mais quel fut son étonnement, lorsqu’il trouva la chambre vide, et qu’après en avoir vainement parcouru tous les coins, il ne put absolument rien découvrir qui eût l’apparence d’un homme, sauf l’image d’un jeune chevalier de grandeur naturelle qui se trouvait dans une niche recouverte d’un rideau de soie, et éclairée d’une singulière manière ! Nicolo eut peur, sans savoir seulement pourquoi, et les regards fixes de ce portrait soulevèrent mille sentimens dans son cœur ; mais avant de s’être remis de cette première crainte, il fut saisi de