Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

arrangées, espérant qu’Elvire les apercevrait en se levant. Mais son attente ne fut pas longue : Elvire ayant tourné par hasard ses yeux de ce côté-là, vit les lettres, et aussitôt, vivement émue, elle s’approcha pour les lire, puis jeta un regard sur Nicolo, qui affecta la plus profonde indifférence. Alors baissant de nouveau la tête sur son ouvrage, avec un trouble qu’on ne saurait décrire, et croyant que personne ne la regardait, elle laissa couler des larmes sur son sein, tandis qu’une douce rougeur couvrait ses joues. Nicolo, qui, sans qu’elle le vît, observait tous ces mouvemens intérieurs, fut persuadé que cet arrangement des lettres ne signifiait autre chose que son propre nom. Il la vit de nouveau mêler les lettres, et toutes ses espérances furent au comble quand elle se leva, et, je-