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Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/15

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Cependant les sacriléges de tous les âges et de tous les états, s’étant réunis dans l’église, avaient déjà attaqué de la manière la plus grossière les bedeaux qui gardaient les avenues, et s’étaient permis les provocations les plus indécentes contre les sœurs qui allaient et venaient, tout occupées de leur sainte affaire. Le sacristain, témoin de toutes ces choses, entra dans la sacristie, et conjura à genoux l’abbesse d’ajourner la fête, et d’aller à la ville se mettre sous la protection du commandant.

Mais l’abbesse resta inébranlable, soutenant que la fête ordonnée pour la gloire de Dieu ne devait souffrir aucun délai ; elle lui rappela son devoir, qui était de maintenir l’ordre pendant la messe et la procession solennelle qui devait avoir lieu dans l’église ; puis elle ordonna aux nonnes