Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
182
LE JUGEMENT DE DIEU.

Puis elle souleva son fils bien-aimé à l’aide de ses filles, et l’ayant débarrassé de sa cuirasse elle chercha à arrêter le sang qui coulait de la blessure de son noble sein ; mais des archers vinrent, par l’ordre de l’empereur, s’assurer de la personne du chambellan, que l’on transporta en prison, où il fut remis aux soins de quelques médecins et où sa mère et ses sœurs reçurent la permission de l’accompagner et de rester auprès de lui jusque sa mort, dont personne ne doutait.

Cependant les médecins déclarèrent bientôt que ses blessures, quoique dans des parties délicates, n’étaient point mortelles et qu’il en guérirait sans en conserver aucune incommodité. Dès qu’il eut repris ses sens, il demanda à sa mère ce qu’était devenue Littegarde, et ne put retenir ses