Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/22

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ces saintes filles. Vos fils, après avoir commencé à troubler le service par des plaisanteries, n’attendaient plus, ainsi que les trois cents bandits, armés de haches et de bâtons, qui remplissaient l’église, que le signal du prédicateur, pour réduire tout en poudre, lorsque la musique, retentissant sous les voûtes de la cathédrale, vint jeter le trouble dans leurs cœurs. Ils ôtèrent leurs chapeaux avec respect, et de temps en temps on les voyait cacher leur visage dans leurs mains avec la plus grande émotion. Après une pause touchante, le prédicateur, se tournant vers nous, nous ordonna à tous, d’une voix de tonnerre, de nous découvrir la tête. Ce fut en vain que quelques-uns des nôtres lui chuchotèrent à l’oreille que c’était le moment de donner le signal de l’iconoclaste, le prédicateur, sans répon-