Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/31

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l’étrangère de s’asseoir, lui dit qu’elle avait été avertie de son arrivée à Aachen par le bourguemestre ; et après l’avoir questionnée sur l’état de ses fils avec beaucoup de bonté et d’intérêt, lui avoua le désir qu’elle avait de lire la lettre du prédicateur.

La bonne femme, qui possédait assez d’expérience pour comprendre quelles pourraient être les suites de cette démarche, hésita un instant ; puis, vaincue par l’aspect vénérable de l’abbesse qui inspirait la confiance, elle sortit la lettre de son sein, et la lui remit en couvrant ses mains de baisers.

Pendant que l’abbesse lisait, la bonne femme jeta un regard sur la partition, et se rappelant ce que lui avait dit le marchand de draps, elle pensa que ce pouvaient bien être là les notes merveilleuses qui avaient