Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

après des années de douleur et de travail, n’ait pas tenté la cupidité de cette race infernale ? Si nous n’avions employé la ruse et l’artifice que la défense met entre les mains du faible ; si nous n’avions su profiter de l’ombre de parenté que semble annoncer la couleur de notre visage, nous fussions devenues leurs victimes !

— Est-il possible ! s’écria l’étranger, et qui vous poursuit dans cette île ?

— Le possesseur de cette maison, le nègre Congo-Hoango. Depuis la mort de M. de Villeneuve, qui tomba sous ses coups dès le commencement du massacre, nous, ses parentes et ses compagnes, nous sommes sous sa domination. Chaque morceau de pain, que nous accordons par humanité aux blancs fugitifs qui s’arrêtent quelquefois ici, nous est payé par des reproches et de mauvais traitemens. Son