Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tainement il n’a jamais été coupable d’aucune cruauté à l’égard des Noirs ses esclaves.

La vieille, hors d’elle-même, des nouveaux sentimens de sa fille, lui demanda avec des lèvres tremblantes ce que leur avait fait le jeune Portugais assommé peu de jours avant à coup de massue devant la porte-cochère, et les deux Hollandais fusillés par les Nègres, et tous les Français qui avaient trouvé la mort dans leur maison.

« Par la lumière du soleil, s’écria Toni, vous avez raison de me rappeler toutes les horreurs auxquelles j’ai dû prendre part ; mon âme en est maintenant révoltée, et pour obtenir du Ciel le pardon de tout ce qui s’est passé ici jusqu’à ce jour, je vous déclare que j’aimerais mieux souffrir dix fois la mort que de permettre qu’il