Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/74

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fût touché à l’un des cheveux de ce jeune Suisse.

— Eh bien ! dit la vieille avec l’expression de la plus profonde hypocrisie, l’étranger partira ; mais au retour de Congo-Hoango tu auras à répondre de ta sotte pitié. »

À ces mots elle quitta la chambre, et Toni, loin d’être rassurée par cette apparence de soumission, se hâta de la suivre, dans la crainte qu’elle n’envoya sommer les Nègres des environs de se jeter sur l’étranger et sur ses parens. Elle la rejoignit dans la chambre à manger, où elle était occupée à préparer le déjeûner. Se précipitant à ses genoux, elle la supplia de lui pardonner les folles instances qu’elle s’était permises en faveur de l’étranger ; elle se disculpa en l’assurant qu’elle était à demi éveillée et troublée par un songe trompeur ; que maintenant