Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/85

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vant son lit et couvrit ses mains d’ardens baisers.

Mais qui pourrait peindre l’effroi qui s’empara de son âme peu d’instans après, lorsqu’elle entendit dans la cour un bruit d’armes et de chevaux, et qu’elle reconnut distinctement la voix de Congo Hoango !

La vieille Babekan était déjà descendue ; elle instruisait le nègre de tout ce qui s’était passé pendant son absence, lui indiqua la chambre de l’étranger, et ajouta que Toni, qu’elle soupçonnait fortement de perfidie, y était sans doute occupée à préparer sa fuite.

Le nègre, qui avait plus d’une fois éprouvé la fidélité de la jeune fille, répondit que c’était impossible, et criant avec colère : « Colly, Omra, prenez vos fusils ; » il monta l’escalier avec ses nègres.