Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/87

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et s’arrêtant, il dit d’une voix terrible : « Infidèle ! »

Babekan, voyant la porte de l’étranger ouverte, dit que la perfide l’avait sauvé, et qu’il fallait courir dans toutes les avenues de la plantation pour arrêter sa fuite.

« Qu’y a-t-il ? demanda Toni à la vieille avec l’expression de la plus grande surprise.

— Ce qu’il y a ? répondit Congo en la saisissant par les cheveux et l’entraînant dans la chambre.

— Êtes-vous fou ? interrompit Toni en regardant le nègre d’un air suppliant ; l’étranger est dans son lit, où je l’ai fortement lié, et par le ciel ce n’est pas la plus mauvaise des actions de ma vie. »

À ces mots elle se dégagea des mains du nègre, et s’assit sur une chaise en feignant de pleurer.