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DU LIEUTENANT-COLONEL KLOBB


Dioko, Dimanche 23 Mai.

Triste gîte, que ce pauvre Dioko ; misérable petit village où il n’y a pas une case propre, où l’eau est salée, noire, presque comme de l’encre, et où les habitants sont pauvres comme Job. Hier, au contraire, je m’étais arrêté dans un gros village, plein de captifs, où l’on m’a donné un superbe tam-tam ; les griots ont chanté mes louanges, ce qui m’a coûté quelques pièces de cent sous ; les chefs m’ont fait mille protestations ; les griotes ont dansé et les Mauresques m’ont beaucoup regardé, ainsi que M. Marthe, blanc, aussi. M. Marthe est un ancien caporal qui a déserté chez les Maures, qui y est resté huit ans et qui est actuellement mon interprète, pour le Maure. Toutefois, et malgré ces manifestations, je ne me leurre pas ; chez les Sarracolets, indigènes de cette région, rien n’est sincère, ils nous craignent et ne nous aiment pas, je ne sais pourquoi, tout au con-

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