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CARNET DE ROUTE


gens, le colonel Archinard est venu ici, et c’est moi qui ai ramassé l’amende qui leur avait été infligée. Ils ne m’en veulent d’ailleurs pas le moins du monde ; le chef du village me rappelle tout cela avec force détails et en riant à cœur que veux-tu.

Représentez-vous une plaine à perte de vue ; une terre moitié terre, moitié sable, pas un arbre à l’horizon ; pas un d’aucun côté, rien qu’une courte broussaille. Dans le milieu, deux gros villages séparés par une légère dépression de terrain ; cette dépression sera un lac dans deux mois et restera lac pendant six à sept mois. Une dizaines d’arbres ont poussé sur les bords et y vivent. À cinq cents mètres du village un grand carré entouré d’épines : c’est le poste, divisé en trois compartiments : celui des tirailleurs avec autant de cases que d’hommes, les femmes par-dessus le marché ; celui des spahis avec les cases, les hommes, les femmes et les chevaux ; enfin, le quartier