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CARNET DE ROUTE


Sokolo, 18 Juin 1897.

Arrivé le 15 à Sokolo, absolument vanné. Parti la veille à quatre heures du soir, l’étape a été cruelle : soixante kilomètres sans eau, dans un vrai désert, orage épouvantable, éclairs, tonnerre, obscurité, averse qui n’a fait de mon dolman blanc qu’une bouchée. Dès le 16, cependant, je me suis mis au travail, j’ai passé la revue des troupes, fait manœuvrer cavalerie et infanterie, fait un petit simulacre d’assaut sur le village des tirailleurs, inspecté les bâtiments, les cases, les magasins, reçu les chefs des Maures, des Bambaras et d’autres, puis j’ai écoulé la masse des papiers provenant de mes trois cercles, répondu aux lettres, aux télégrammes etc…

Je me suis arrêté au village de Guiri. Un soir, assis seul à ma table sur une petite place, j’étais non loin d’un puits de quarante mètres de profondeur, d’où deux ou trois captives tiraient de l’eau