avec des calebasses attachées à de longues
cordes. Entouré de nègres, le chef
du village était également assis sur la
place. Tout d’un coup, j’entends un grand
cri, jeté par l’une des femmes occupées
à tirer l’eau, puis plus rien. Personne ne
bouge. Les conversations s’animent seulement
un peu. Or, voici ce qui venait de
se passer : l’une des captives s’était jetée
volontairement dans le puits ; si les voix
s’étaient élevées, c’était uniquement parce
que les bons propriétaires se racontaient
que la captive était une « Senoufo » et
que « Senoufo étaient mauvais captifs ».
Quant à lui porter secours, l’idée ne leur
en était même pas venue.
Je les ai un peu secoués, tous ces braves noirs ; j’étais indigné, mais sans trop le laisser paraître ; ils n’y auraient rien compris. J’ai mis tout le village en branle pour trouver des cordes, puis j’ai promis une demi-pièce de guinée à un Maure, qui, solidement attaché, est descendu dans le puits et a ramené le cada-