la journée d’être aveuglant. Pour un beau
pays, Tombouctou ne l’est certes pas. Et
je suis encore bien loin d’y avoir rempli
la tâche que je pourrai, je crois, mener à
bien. Car s’il faut, pour agir, savoir profiter
des occasions, il faut non moins bien
savoir les attendre.
Hier au soir, fin du ramadan. Le soleil était à peine sous l’horizon, que les noirs prétendaient apercevoir le petit croissant de la lune. Personnellement, je ne l’ai guère vu qu’une demi-heure après. Mais dans leur empressement à rompre leur jeûne, ils ne m’ont pas consulté, les coups de fusil sont aussitôt partis de tous les côtés, et les tams-tams ont commencé leur infernale musique. Beaucoup de bons musulmans ne s’étaient nullement gênés, du reste, pour fumer toute la journée, tandis que d’autres buvaient l’absinthe achetée en cachette chez le traitant.