Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/130

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Wilhelmine, d’une voix très-languissante.

Mes amis ! dites-moi, je vous prie… Le bon vieux pasteur vit-il encore ?

Brigite.

Hélas ! non. Ce brave homme nous l’avons perdu il y a deux ans, et nous le pleurons encore.

Lucas.

C’était not’ père à tous.

Brigite, pleurant.

Oui ! not’ père… jamais nous n’en trouverons un pareil.

Lucas.

Eh ! là, là. Tu pleurniches toujours, comme si les larmes ne coûtaient rien. Et encore ne faut-il pas ôter la laine d’un mouton, pour couvrir le dos d’un autre… voyez-vous ! Not’ pasteur d’aujourd’hui n’est donc pas un honnête homme à ton avis.

Brigite.

Je ne dis pas là contre, not’ homme : je n’en avons jamais entendu dire que du bien, et jamais du mal. (à Wilhelmine qui est toujours dans le plus grand accablement) Celui-ci demeure dans la maison de monsieur le baron, not’ bon seigneur… le fils de la dame, à qui appartenait ce château ; là-bas, tenez, vous en pouvez découvrir le toît par cette fenêtre…

Lucas, allumant sa pipe.

Je crois que c’est lui, qui a été, comme on dit, le gouverneur de not’ jeune demoiselle. Ô morgué !