Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/148

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Amélie.

Comment ! le pauvre homme est encore chargé de famille… et vous auriez la dureté… Ah M. le comte ! reprenez-le… reprenez-le, je vous en conjure.

Le Comte.

Qui pourrait vous refuser, adorable enchanteresse ?… vos yeux ont parlé… votre bouche a prononcé… vos ordres sont mes lois… le faquin restera.

Le Baron.

Pour le coup je n’y tiens plus… (haut) Qu’en pensez-vous, M. le comte, il fait beau… nous avons encore deux bonnes heures avant le dîner… si nous les passions à la chasse.

Le Comte.

Bravo, mon colonel… bravo. Excellente idée ! (à Amélie) vous allez voir un habit de chasse, il n’y en a pas un plus élégant dans tout Paris… et mon fusil, mon colonel, mon fusil est unique… une pièce achevée… Imaginez-vous qu’il est garni en Stratz… vous jugez de l’effet qu’il doit faire… au soleil surtout… cela vous jette un feu… un éclat… Aussi, pour empêcher qu’il ne me soit volé, j’y ai fait graver mes armes.

Le Baron.

Savez-vous tirer… là, un bon coup de fusil ?… êtes-vous chasseur ?

Le Comte.

Chasseur… comme cela… c’est un métier