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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/150

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Le Baron.

C’est ce qu’il faudra voir… Le temps est un grand maître.

Amélie, en sortant rencontre M. Erman, et le salue très-gracieusement.

Bonjour, monsieur… mon papa me renvoie… sans quoi… je ne m’en irais certainement point.




Scène VII.


LE BARON, ERMAN.


Erman.

Je me rends à vos ordres, monsieur le baron.

Le Baron.

Pardonnez, mon ami, si je vous ai fait appeler dans un moment peu favorable, peut-être, pour vos occupations. Mais votre présence est pour moi un bien si essentiel, que j’ai peine à m’en passer. C’est avec vous… avec vous seul, mon ami, que ceci (montrant son cœur) se découvre et se dilate… Vous seul percez au travers le voile qui cache les peines dont il est déchiré. Mais… ce n’est pas de moi dans ce moment qu’il s’agit… Un intérêt plus cher que le mien occupe mon esprit… Et quel plus cher intérêt ai-je au monde que celui de ma fille ! Oui… c’est de mon Amélie que je veux vous entretenir… Il se présente, pour cette aimable enfant, un parti très-considérable ; mon bon et ancien ami Muller me la demande pour son fils. Cette alliance comblerait mes vœux… pour ce qui concerne la naissance et la fortune…