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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/157

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coquins prêts à faire le coup de poing avec le premier venu.

Frédéric, avec un dépit concentré.

Si votre grandeur voulait m’en permettre l’essai…

Le Comte.

En vérité la police devrait un peu mieux surveiller cette canaille… ces gueux… ces faquins qui ne font que troubler la sûreté publique, et inquiéter les gens comme il faut.

Frédéric, outré de colère.

La police devrait s’occuper de soins plus importans encore, celui… (au baron qui s’est approché) Mon bon seigneur… la charité… je vous en conjure… un malheureux fils vous implore pour sa mère.

Le Baron

Il vaudrait mieux, mon ami, dans ce cas… travailler pour votre mère que mendier.

Frédéric, vivement.

Oh ! oui, monsieur, oui… mais le besoin est pressant… dans ce moment peut-être, succombant sous les horreurs de la faim et de la misère elle rend le dernier soupir… Ah ! pardon, mille fois pardon ; mais… ce que votre grandeur vient de me donner n’est pas suffisant… ce n’est point assez…

Le Baron

Pas assez… voilà la première fois qu’on a mis mes charités à la taxe…