Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/158

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Frédéric.

Non, mon bon seigneur ! cela ne suffit point, Pour l’amour du ciel, si vous avez un cœur… s’il fut jamais ouvert à la pitié… quelque peu de chose encore… Un seul petit écu… et vous sauvez la vie à deux malheureux.

Le Baron.

Vous perdez le sens, mon ami… Allons, M. le comte, par ici… (Il veut s’en aller.)

Le Comte.

Allons, mon colonel, allons.

Frédéric, l’arrêtant et se jetant à ses pieds.

Au nom de Dieu, qui me voit et m’entend : mon bon seigneur, ne me refusez point ! sauvez-moi du désespoir ! un seul petit écu !… ah ! vous n’aurez jamais acheté moins cher la vie de deux infortunés.

(Le baron et le comte s’éloignent ; Frédéric furieux, tire son sabre et se jete sur le baron. Le comte s’enfuit) Tigre ! la bourse, ou la vie…

Le Baron.

Hola ! à moi ! à moi… Malheureux !

(Plusieurs chasseurs arrivent, saisissent Frédéric et le désarment.)

Frédéric.

Dieu ! Qu’ai-je fait !

Le Baron, aux chasseurs.

Emmenez-le, enfermez-le dans la tour ; dans un moment je suis à vous.