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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/166

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Amélie.

Je ne veux plus me marier.

Erman.

C’est-à-dire, je ne veux point aimer !

Amélie.

Pourquoi donc, cela est-il synonyme ? Je ne m’en doutais pas, et je crois que vraiment vous vous trompez ; car j’aime, et vous venez de me l’apprendre.

Erman

Ainsi donc… l’heureux comte de Muller ?…

Amélie

Lui ? le croyez-vous bien propre à figurer avec quelque avantage dans le premier tableau ? Et vous, mon ami, qui prîtes soin de me former le cœur et l’esprit, auriez-vous négligé de me former aussi le goût ? L’un et l’autre ont décidé mon choix en faveur d’un objet…

Erman.

Et cet objet ?

Amélie.

Cet objet … c’est vous.

Erman.

Moi ! Dieu !… Amélie !

Amélie.

Vous-même, mon ami ; en seriez-vous fâché ? Vous qui peignez si bien le sentiment : moi qui ai su si bien vous entendre, ne pensez-vous pas, que nos cœurs soyent faits pour parler le même langage ? Ne les croyez-vous pas même déjà d’accord,