Et celui… sur qui tantôt… ma main criminelle et tremblante…
Était mon père.
Mon père ! grand Dieu !
Oh ! il me fait peur. Je m’enfuis… (Elle sort précipitamment).
Scène III.
Mon père ! Éternelle justice ! c’est donc ainsi, que d’une main invisible et toute puissante, tu conduis et diriges les pensées et les actions des faibles mortels ! Celui sur lequel j’ai osé porter une main téméraire, celui dont les jours allaient être la victime de ma fureur, de mon désespoir, était mon père ! un moment plus tard… et son fils… devenait son meurtrier. Oh ! comme mon sang se glace dans mes veines ! Je sens mes cheveux se dresser d’horreur sur ma tête ; mes yeux sont comme couverts d’un voile, tout est nuit autour de moi ; ma pensée erre d’objet en objet, et s’arrête enfin en frémissant sur l’image de mon père, expirant sous mes coups. Ô ma mère ! ma mère ! un instant de plus, et vous eussiez été cruellement vengée. (après un moment de silence) Mais ! cette jeune personne, cette aimable enfant serait donc ma sœur ?