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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/191

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Frédéric.

Douce compassion ! Combien est efficace le baume que tu répands sur les plaies de l’âme affligée ! La mienne est pénétrée du sentiment de la plus vive gratitude. J’accepte, monsieur, le secours que vous m’offrez en faveur de ma mère… Quant à moi… ma prison…

Erman.

Non : vous êtes libre. Un homme ami de la vertu comme vous, dont l’âme est noble et généreuse, et qui respecte en vous le sentiment de l’amour filial qui vous fit agir, vous pardonne, et m’envoie vous assurer, que bien loin de conserver quelque souvenir du passé, il vous offre son secours et même son amitié.

Frédéric.

Et le nom, je vous prie, de cet homme respectable ?

Erman.

Le baron de Wildenheim.

Frédéric.

Le baron de Wildenheim ! Ce nom ne m’est pas tout-à-fait inconnu : n’habitait-il pas la France autrefois ?

Erman.

Il y a demeuré effectivement tant que sa femme a vécu ; mais depuis sa mort, il est revenu ici, dans sa patrie, et occupe maintenant le château.

Frédéric, vivement.

Sa femme est morte ! (se reprenant) Et cette