Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/22

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ses souffrances les plus grandes avec une patience et une résignation héroïques.

Son extérieur séduisant et sa satisfaction apparente inspirent l’intérêt à un tel point, qu’un grand nombre de personnes vont le voir ; il a été interrogé deux fois par jour, toutes les fois que son état l’a permis. Il est convenu qu’il avait médité pendant six mois la mort de Kotzebue ; qu’il avait long-temps combattu cette résolution avant de l’exécuter.

Sand plaint la famille de Kotzebue, quoiqu’il regarde l’action qu’il a faite comme méritoire, et qu’il se considère lui-même comme un Brutus qui a délivré son pays. Ces détails peuvent être regardés comme de la plus grande exactitude : dans tous ses interrogatoires, il a fait les mêmes réponses. Il a constamment soutenu qu’il n’avait point de complice, et qu’il n’avait été nullement engagé dans aucune conspiration ; malgré tous les efforts qu’on a faits pour tâcher d’avoir des réponses plus satisfaisantes, il n’est jamais sorti de celles dans lesquelles il s’était renfermé. Les pensées et la situation d’esprit de Sand se trouvaient exprimées sur la grande feuille de papier déjà mentionnée, où il avait écrit : Coup de mort pour Auguste de Kotzebue. Il avait ajouté : « La vérité se trouve dans la liberté et l’unité. L’infamie, qui ne rougit jamais, n’est pas celle qui ronge notre sang, etc. ».

Le style et le caractère de cet écrit ne laissent