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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/229

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mes bras : ô ! mon ami ! voyez-là. Ô combien elle est vengée ! Enfin voyant sa santé dépérir, son âme de plus en plus affaissée, je l’engageai à retourner dans sa patrie, espérant de l’air natal un succès favorable. Il saisit cette idée avec joie. Oui, mon ami, me dit-il, partons… tâchons de découvrir où est Wilhelmine : cherchons-la… ne perdons point de temps. Depuis ce moment, que de soins, que de peines ne me suis-je pas données ! et toujours inutilement ! Il appartenait à une puissance, supérieure à tous nos projets, d’assigner un temps prescrit à cette intéressante découverte.

Wilhelmine.

Que la persuasion est facile ! qu’il est aisé de convaincre, quand le cœur est de moitié avec le défenseur ! Vous m’invitez au pardon… et j’y suis déjà disposée. Mais quelle fin puis-je entrevoir à tout ceci ? Mes forces sont épuisées, mon âme est flétrie, le sentiment qui animait son existence n’est plus qu’une faible étincelle, qui la réchauffe à peine. Je n’ai plus la faculté de penser, d’agir ; plus de courage : j’ai besoin de soutien, d’un guide : qui le sera ?

Erman.

Celui qui le fut toujours. Douteriez-vous de sa puissance, quand son bras, vous soutenant au travers les orages de l’adversité, vous amène enfin heureusement au port ; quand, après des jours sombres et nébuleux, il fait luire sur votre destinée future la plus brillante aurore ; quand, au