Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/24

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passion violente : ainsi je ne puis considérer l’action de Sand comme venant de fanatisme, mais bien d’un commencement de folie. »

Il nous reste deux mots à dire sur Kotzebue, considéré comme auteur dramatique, et en particulier sur les deux drames dont ce volume est composé.

Il semble qu’il soit de la destinée de cet écrivain de voir la prévention attaquer chacun de ses ouvrages, et de triompher toujours de la prévention. Tout ce que l’on dit en France contre ses drames a été dit en Allemagne, et cependant tous les théâtres les y représentent avec un succès prodigieux. Une originalité piquante, une sensibilité profonde, une connaissance parfaite du cœur humain distinguent surtout Kotzebue. On a beau s’en défendre : quand on assiste à ses pièces il faut tour-à-tour sourire et pleurer. Il est vrai qu’en France des personnes de goût semblent affecter de dédaigner un genre qui fait briller presque au même instant sur le visage du spectateur le sourire de la joie et les larmes de la sensibilité : mais ce genre est dans la nature. C’est même, nous osons le dire, celui qui s’en rapproche le plus ; et par là même il est plus propre qu’un autre à influer sur la morale publique. Le drame des Deux Frères, qui a balancé en Allemagne le succès de Misantropie et Repentir en est une preuve. Kotzebue dit dans la préface qui est à la tête de cet ouvrage, qu’au sortir