Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la première représentation, deux frères long-temps désunis se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, et se jurèrent une éternelle amitié. Quelques-uns des journalistes qui, dans le temps, rendirent compte du succès de ce drame au théâtre français, ne saisirent pas assez le grand mérite qui résulte de la simplicité de l’action. Il était sans doute difficile de faire une pièce dont le dénouement est annoncé par le titre même[1]. L’auteur allemand en est venu à bout de la manière la plus heureuse. Il faut voir représenter l’ouvrage pour en juger. Cœurs sensibles, allez, sans aucune prévention, voir les Deux Frères, et rendez justice à Kotzebue !

Le premier drame qu’on lira, dans ce volume, porte en allemand un titre qu’il est impossible de rendre en français d’une manière satisfaisante. L’auteur attachait un grand prix à cet ouvrage. Il nous avoua, dans l’intimité de la confiance, lors de son voyage à Paris, qu’il lui donnait la préférence sur toutes ses autres pièces. J’avais le projet de l’arranger pour le Théâtre-Français, mais des occupations d’un autre genre m’en ont toujours empêché. Feu Patrat et M. Weiss voulurent le risquer sur un théâtre secondaire, sous le titre d’Honneur et indigence ; mais ce que j’avais prévu arriva : la pièce ne réussit point. Il

  1. Kotzebue a intitulé son drame : la Réconciliation.