Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/241

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Erman.

Non, monsieur le baron, trop de précipitation dans une affaire de cette importance nuirait au mérite d’une si belle action. Il faut que le triomphe que vous accordez aux vertus constantes de Wilhelmine lui soit rendu d’une manière sensible et éclatante. Tout le village doit être témoin de la réparation que vous allez lui faire, et qu’on vous rende enfin publiquement à tous deux, la justice qui vous est due.

Le Baron.

Eh bien, mon ami, je m’abandonne à vous ; faites tout comme vous jugerez à propos. Mais comment me recevra-t-elle ? Trouverai-je accès auprès de son cœur ? me sera-t-il un juge favorable ? Ah ! je l’ai trop offensé : et ma fille ? mon Amélie… je lui dois un aveu…

Erman.

Je l’apperçois qui vient à nous avec monsieur le comte ; voulez-vous ?…

Le Baron.

Oui, mon ami, amenez-les ici. Dieu ! comment lui dire ! Allons… la pureté de mes intentions m’enhardira à parler.




Scène IX.


Les précédens, AMÉLIE, LE COMTE.


Le Comte.

À vos ordres, mon colonel… Nous venons de faire, mademoiselle et moi, une promenade dé-