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Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/242

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licieuse, divine, en vérité. Mais comment donc, la terre de Wildenheim est un pays enchanté, un paradis terrestre. Heureux l’Adam qui habiterait un pareil séjour, et qui recevant de sa bien-aimée, de son Ève, la pomme qu’elle lui présenterait, lui devrait son bonheur.

Le Baron.

Pourriez-vous, M. le Comte, quittant un instant le figuré et le ton ampoulé, écouter deux mots de bon sens que j’ai à vous dire, et pour lesquels…

Le Comte.

Deux mots de bon sens ! et pourquoi pas ? En vérité, M. le baron, vous me pardonnerez, s’il vous plaît, ma franchise : mais je suis surpris de voir comme vous tenez encore à votre pays. Du bon sens ! est-ce que l’on en a… Il me semble entendre mon père : oh oui ! oui ! c’est bien lui, c’est son ton, son langage.

Le Baron.

Il eût été heureux pour vous, M. le comte, que tous vous fussiez appliqué à suivre un aussi beau modèle. Mais, sans nous arrêter à de vaines discussions qui ne mèneraient à rien, j’ai à vous faire part d’un événement très-extraordinaire ; et très-heureux pour moi, auquel je suis sûr que le cœur de mon Amélie va prendre une part bien sincère, puisqu’il pénètre le mien de la joie la plus pure, et assure mon bonheur. Le ciel, par une bénédiction toute particulière, me rend un